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Un vers extrait d’un poème de Baudelaire, Le Voyage,
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile!*
aperçu au détour d’une montée dans cette ville lointaine qui devient tout à coup si familière, si proche, nous rappelle qu’il faut prendre la route, aller loin, ou tout à côté, pour être non pas dépaysé mais bien à l’opposé, pour avoir le sentiment d’appartenir à un lieu qu’il soit coin de rue ou planète. Comme le dit ailleurs Baudelaire dans « L’Invitation au voyage » –
[ce lieu où] […]
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.
Pour se mettre en route à Valparaiso, rien de plus facile : prendre une barque et d’éloigner pour voir plus large, vers la montagne ou vers la mer, emprunter un escalier ou un de ces nombreux ascensores - funiculaires - pour voir plus haut ou plus bas. Ce n’est qu’une question de point de vue... tout à fait photographique.
* Voici les strophes entourant ce vers - trop parlantes pour ne pas être entendues
Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.
Dites, qu'avez-vous vu ?
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.
Dites, qu'avez-vous vu ?
Le Voyage, Charles Baudelaire
FRF 6 juillet 2020