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De retour à Valparaiso, les souvenirs remontent sur les vagues tumultueuses du Pacifique, souvenirs aussi anciens que les chansons de Pierre Calvé.
Le bouton de rose changé en saumon se rappelle d'où il vient et il y revient. Les Cailloux, ce groupe de musique trad des années 60 chantait cette chanson bretonne de 1811 – Nous irons à Valparaiso, chanson de hardis marins qui, au péril de leur vie, croisaient le Cap Horn par le détroit de Magellan pour se rendre à Valparaiso (à 4 :30 sur le disque des Cailloux enregistré en 1964). C’était avant le canal de Panama! Quelle aventure ce devait être d’émigrer vers ce bout du monde.
Des pentes abruptes des cerros (collines où habitent la plupart des 300 000 valparaisiens) on admire vers l’ouest le bleu profond de cette mer froide et vers la montagne ces maisons recouvertes de tôle colorée. Le fantôme du château-silo, la maisonnette rose et colonnes allégoriques de Melvin Charney sont de cette aventure onirique. Depuis tant d’années qu’ils rêvent du Pacifique Sud et de tous ces voyages au long cours. Dans leur cœur, ces Montréalais élèvent les deux colonnes du M de Montréal pour glorifier le V de Valparaiso et en rapporter le souvenir au bord du Fleuve et du Canal, les yeux éblouis.
FRF, le 29 juin 2020_________________________________________________________________________