Éden précambrien! Enfer contemporain?
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L’esprit de la vieille pierre moussue,
toujours vivant, toujours veillant
sur son jardin,
palpitant au cœur de son état minéral,
alerté, inquiet, l’œil sombre
à voir ces trois horloges-cibles gravées par l’éternité,
le roc précambrien se demande
quand les oiseaux surgis de la mer
perdront-ils leur perchoir,
la branche pour y tisser leur nid?
Quand les mammifères à poils, grands et petits, venus eux aussi de l’aquatique
n’auront-ils plus d’arbres pour s’y réfugier, jouer, se nourrir, s’y perpétuer?
Quand ces grands primates,
dits homo sapiens, eux aussi de nature aqueuse,
armés, outillés, instruits, éclairés,
savants, connaissant, pensant savoir,
auront-ils abattu l’arbre jusqu’à sa souche
pour en faire châteaux, temples et maisons
pour rayonner, pour régner sur l’Éden-Terre.
Plus de souche! Qu’adviendra-t-il de la source?
FRF 14 septembre 2020
* Photomontage composé à partir de sept photos prises le 23 août 2007 aux Jardins du précambrien, de la Fondation Derouin à Val-David. Les maisons sculptées à la scie à même la souche sont des œuvres de l’artiste Reinhard Reitzenstein.
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