Devant le phare devenu colonne Morris, les aventuriers du Fleuve poursuivent leur rêve d’exploration à voiles entre l’est et l’ouest, à turbines entre le nord et le sud.
_________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________
Ou d’adoration solaire et maritime lors d’une traversée du Fleuve entre Saint-Siméon et Rivière-du-Loup.
_________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________
Traversant le Saint-Laurent de Saint-Siméon à Rivière-du-Loup
au couchant d’automne,
le soleil déclinant derrières Laurentides usées,
allongeant son faisceau sur la surface mouvante
faisant apparaître un voile humide entre mer et montagne,
le photographe voit, choisit, vise, cadre, compose :
un angle ouvert en-haut,
le correspondant inversé dans le tiers inférieur :
un œil, paupière entrouverte, fixant le ciel, la terre et l’eau
une ligne d’horizon démultipliée…
chercheur d’instants
que l’ombre et la lumière font jaillir du néant*.
Image pyramidale, diagonale, rectiligne, angulaire,
parcelles de couleurs changeantes à chaque moment d’éternité :
bleu profond, rose cendré, ambre éclatant, turquoise duveteux.
Deux contemplateurs inclinés sur le bastingage se laissent inonder
de clarté,
s’illuminent.
Derrière, un troisième regard suspend l’éclat
entre soleil et lumignon,
entre nature et architecture.
* M’inspirant d’une phrase[1] de Claude Beausoleil: Je suis le voyageur que le langage invente, j’ajoute un mot qui est aussi un hommage au poète disparu le 24 juillet : Je suis le chercheur d’instants que l’ombre et la lumière font jaillir du néant.
FRF 29 juillet 2020
___________________
[1] « La phrase que Claude a toujours souhaité qu’on retienne de son oeuvre est : “je suis un voyageur que le langage invente” », témoigne au téléphone Mme Villemaire. Extrait de Le poète Claude Beausoleil s’éteint dans Le Devoir, Alexis Riopel, le 27 juillet 2020.
_________________________________________________________________________
Il n'y a pas de hasard, que des coïncidences paraît-il!
En revoyant quelques photos prises à La Rochelle, j'en ai trouvé deux où l'on lit un extrait de deux poèmes affichés entre les créneaux de la tour de la Chaîne.
Le premier extrait reprend quelques vers de Bon voyage du recueil Grand Hôtel des étrangers de Claude Beausoleil ; justement celui que rappelle Yolande Villemaire dans l'article du Devoir cité plus haut: “je suis un voyageur que le langage invente”.
J'ai fait ces photos pour me rappeler que cette tour de La Rochelle abrite l'exposition "Embarquez pour la Nouvelle-France", depuis 2008, année du 400e anniversaire de la fondation de Québec, qui relate la migration et la traversée vers la Nouvelle-France au 17e siècle.
Le second extrait en est d'un de Voyage de Baudelaire. J'ai rencontré à Valparaiso au Chili, bien avant le voyage à La Rochelle ce vers de Baudelaire: Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile! qui nous mène à une autre image... à d'autres images.
Un périple triangulaire entre le Chili, la France et le Québec. N'oublions pas non plus que le poète avait une relation étroite avec la langue espagnol. Il a d’ailleurs, publié une anthologie de la poésie mexicaine.
FRF le 7 février 2021
_________________________________________________________________________