Chaque Jean du Sud, tous les Jack Monoloy *
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Chaque Jean du Sud, tous les Jack Monoloy
Cette grand-voile en patchwork coloré
gonflée par le souffle sonore
des vers de notre Vaisseau** taillé dans l’or massif,
et
ce grand mât en suspension à la surface du bassin
qui tend à la verticale cette livarde***
au métier à tisser de nos rêves d’évasion
projettent sur la mer aux mille couleurs
notre pirogue, notre canot, notre felouque,
notre drakkar, notre barque, notre chaloupe, 
notre jonque, notre kayac, notre pédalo,
notre radeau.

De l'alia**** des Îles Samoa au zaroug****  de la Mer rouge,
chaque lettre de l’alphabet a sa flotte d’embarcations.

De tous temps, de tous lieux, de tous songes,
chaque Jean du Sud***** d’ici et d’ailleurs
glisse sur les « chemins qui marchent » du monde entier
pour y trouver aussi bien ce qu’il ne cherche pas
que ce qu’il espère.

Sur le bassin miroitant,
tous les Jack Monoloy******
y voient
« flotter sur les nuages
et les canots et les billots »
de leurs désirs.


FRF 13 septembre 2021
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* Photomontage inspiré de Translucide (2002), œuvre de Cantin, Pilon, Lemieux, façade ouest du Palais des Congrès de Montréal - https://artpublicmontreal.ca/oeuvre/translucide/

** « Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif :
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues »
(Les deux premiers vers du Vaisseau d’or, poème d’Émile Nelligan).

*** type de voile ancienne

**** type d'embarcation traditionnelle


****** Chanson de Gilles Vigneault :
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