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Ceci n'est pas un P...

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Ceci n’est pas un P…
… pour nous rapprocher de René Magritte et de sa fameuse œuvre Ceci n’est pas une pipe, ceci n’est pas un PHOTOMONTAGE mais bien un instant saisi dans la lumière d’un jour. Ceci est UNE photo, UNE SEULE et UNIQUE photo.
Ce n’est pas un réel recomposé par l’imaginaire, ni fabriqué de « main d’âme ». La seule limite de ce réel est le choix de la visée du photographe et de son cadrage à travers le viseur de l'appareil.
C’est un « MONTAGE » de l'Histoire, un empilement temporel, une superposition de structures : voie d’eau  — le canal de Lachine —; en parallèle, pont tournant d'une ancienne ferrée; voie ferrée actuelle; enfin, tablier bétonné des wagons du Réseau express métropolitain (REM) de Montréal. Des structures pensées pour inciter, permettre, provoquer, faciliter les rencontres et les échanges.  
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Les voies empilées
... ces obliques qui partent dans toutes les directions
L'oblique et diagonale
Sur un plan, l'oblique est la ligne droite qui tend soit vers la gauche soit vers la droite. C'est aussi la diagonale qui joint les côtés perpendiculaires du triangle rectangle, les sommets des parallèles d'un trapèze et de bien d'autres polygones.
Dans une image bidimensionnelle, les obliques créent la profondeur. Celles qui prennent naissance sur la base ou le sommet horizontaux ou encore sur les côtés de l'image et qui s'allongent vers le centre de celle-ci créent l'illusion de la 3e dimension.
Les obliques de toutes sortes provoquent des rencontres, donc des questionnements, avec d'autres lignes ou des masses, dynamisent l'image.
C'est de ce type de « rencontres » graphiques et humaines dont témoigne la présente image. Remontons un peu le temps.
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Un peu d'Histoire
Montréal — point de rencontres
Depuis près de 5500 ans, bien avant la mémoire écrite des alentours de ce lieu qu’on a appelé Hochelaga, il n’y a pas si longtemps, puis Ville-Marie et depuis peu, Montréal, des habitants de plus au Nord, de plus au Sud, de plus à l’Est et de plus à l’Ouest, de beaucoup plus à l’Ouest et de beaucoup plus loin encore se rencontraient au milieu de cette rivière, de ce fleuve qui connut un nombre incalculable de noms – chaque peuple qui en croisait d’autres ici, l’avait nommé dans sa langue.
Jacques Cartier l'a nommé Saint-Laurent, ce fleuve portait sur son dos, venant du centre de ce Continent, des embarcations légères que leurs occupants, arrivant de plus à l’Ouest, devaient décharger et porter sur leurs épaules afin d’éviter des rapides à l’eau trop peu profonde. Ils « portageaient » donc pour contourner ce qu’on appelle aujourd’hui les Rapides de Lachine*. À la tête de ces dits rapides, on a trouvé des traces de campements très anciens, d’il y a plus de 5000 ans, sur le site de la Maison Nivard de St-Dizier (1710). 
Ces voyageurs passaient à pied, leur canot et leurs effets, dans un sentier qui devait longer la rivière, jusqu’au dernier remous des rapides.
Les Européens qui remontaient du Nord-Est cette même grande rivière se virent arrêtés au pied de ces mêmes rapides. Point d’arrivée, ces îles au milieu du fleuve.
Ils y rencontrèrent ceux qui venaient de directions opposées.
Il fallait, pour ces étranges personnages qui avaient de lourdes embarcations impossibles à porter sur leurs dos, trouver moyen de franchir, de remonter ces rapides afin de trouver la route des épices vers l'ouest.
Entre le 17e et le 19e siècles, après de nombreuses tentatives, on réussit à creuser un « sentier » d’eau, profond sillon parsemé d’écluses entre le port de Montréal et le lac Saint-Louis. Ce canal contournait ainsi les rapides et ouvrait le continent au lourd trafic maritime jusqu’à l’ouest du lac Supérieur, à Duluth, et jusqu’au sud du lac Michigan, à Chicago, le cœur industriel de l’Amérique des États-uniens. Changement d’échelle. Cela se faisait avant mais à plus petits pas et en plus légers coups de pagaies.

Des voies empilées
Lieu de rencontres, pôle d’attraction pour tous ceux qui entrent en Amérique par le Nord et d’autres qui en sortent par les mêmes voies, Montréal fut et demeure le point convergeant de tout un réseau d’« affluents » de toutes sortes : fluviaux et terrestres. Le canal de Lachine fut un élément important de ce réseau. Voyons ce qu’il devient.
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* Champlain les avait nommés le Grand Sault Saint-Louis.

FRF 13 décembre 2023

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Enjambons le canal en train au départ de la Gare centrale de Montréal. Jetons un coup d’œil en le traversant presque en son début, dans le Vieux Port.
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Six photos prises de la fenêtre du train qui traverse le canal d'un côté à l'autre.
Passons rapidement d'une photo à l'autre, de gauche à droite de haut en bas - petite séquence.
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1. - À droite, on aperçoit la tour d'aiguillage Wellington de la compagnie de chemin de fer; au centre, la moitié nord du canal; à l'extrême gauche, le pont pivotant construit en 1912 - maintenant immobilisé sur un îlot au centre du canal.
2. - On ne voit plus la tour d'aiguillage Wellington. On entrevoit la deuxième moitié du canal derrière la structure métallique qui surplombe la voie ferrée.
3. - On voit mieux l'ouverture du pont pivotant et les deux côtés du canal.
4. - On voir toute la voie ferrée du pont pivotant entre les deux structures de métal surplombant la voie ferrée perpendiculaire au pont.
5.- On passe la seconde structure surplombant la voie ferrée.
6.- Enfin, dernier cliché. On passe du côté sud du canal.
NOTE voir le blog Made in Lachine de Christiane Campagna https://madeinlachine.weebly.com/blogue/archives/01-2017 . On y voit trois magnifiques photos historiques - 1940, 1998, 2004.
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Trois points de vue différents
1. Le canal (1825, première version); 2. le pont pivotant (1912); 3. les voies de chemin de fer actuelles; 4. le tablier du Réseau express métropolitain (REM).
Côté sud du canal - aval
Côté sud du canal - aval
1. Le canal (1825); 2. le pont pivotant (1912); 3. Chemin de fer; 4. le tablier du REM
1. Le canal (1825); 2. le pont pivotant (1912); 3. Chemin de fer; 4. le tablier du REM
Côté sud du canal - amont
Côté sud du canal - amont
1. Le canal (1825); 2. le pont pivotant (1912); 3. Chemin de fer; 4. le tablier du REM
1. Le canal (1825); 2. le pont pivotant (1912); 3. Chemin de fer; 4. le tablier du REM
Côté nord du canal - amont
Côté nord du canal - amont
1. Le canal (1825); 2. le pont pivotant (1912); 3. Chemin de fer; 4. le tablier du REM
1. Le canal (1825); 2. le pont pivotant (1912); 3. Chemin de fer; 4. le tablier du REM
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