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Entre Saint-Siméon et Rivière-du-Loup
en traversant Wepistukujaw Sipo
comme les Innus du lieu ont appelé cette grande rivière,
héritage millénaire des navigateurs premiers sur le dos de Moliantegok,
comme les Abénaquis ont nommé ce grand cours d’eau et de vie,
un canot invite à de multiples voyages.
Suspendu entre ciel et eau.
Sans bagages, sans les bûcherons gatinois [1] de la Chasse-Galerie, il s’envole
sans aviron, ni pagaie,
seul son fanion à hélice et à godille magiques le propulse,
l’emmène et le mène
à parcourir par mer et par air
d’autres « chemin[s] qui marche[nt] »,
frères de Magtogoek
comme les Algonquins ont désigné le fleuve
aux mille autres noms qui résonnent encore d’un passé trop oublié
et d’un présent toujours ignoré.
Entrouvrant la porte de son grenier-galerie-chasse aux mille images,
il se laisse porter sur l’encore-inconnu
du pourtant-vécu,
d’un moment à l’autre
d’un voisinage à un ailleurs
d'un presque nord du nord au sud du sud
entre Notre-Dame-du-Portage et Usuhaïa.
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[1] habitants de Gatineau, endroit, selon une légende, d’où se sont envolés les bûcherons qui ont participé à la Chasse-galerie.
FRF 3 août 2020
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