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Depuis plus d’un demi-siècle,
une éternité, un soupir,
que le ventre de son canot,
les doux et silencieux effleurements
de sa pagaie
caressent l’eau du lac
milliardaire de millénaires;
Que le poète se glisse d’un pas léger
dans les sentiers
au tour du lac à Mistouk
laissant ses oreilles, ses yeux et ses narines
s’imprégner d’air, de lumière,
pour se dissoudre dans les éléments du lieu
et en absorber l’essence.
Coup de lumière!
Entre verdure, ciel et eau
vibrant entre branches aquatiques
et racines aériennes
telle une toile d’araignée,
éternelle et fragile
Apparaît
un attrape-rêve?
un volatile bleu à robe d’écorce d’eau,
ailes ouvertes ?
surmonté d’une statue à tête d’écureuil
ou d'oiseau - peu importe?
supportant des sourcils pointus?
qui surplombent deux grands yeux
de doux rapace?
La créature ailée se transforme
en pommettes,
la robe, en langue assoiffée?
Une tête chat à couronne
doublement mouchetée?
surmontée d’une autre tête au nez ailé?
L’esprit du lac, du ciel et de la forêt?
Gitche Manitou?
celui qui donne la vie,
la source même de l’eau
qu’il lape goulument,
la moitié du visage immergée
dans le reflet du ciel qu’il crée
et d’où il puise air et lumière
essentiels à la vision
et à la croissance
de sa chevelure végétale?
Ce totem intérieur,
imagé,
imaginé donc vrai
tendu,
suspendu,
le poète l’a bien vu
au détour d’une branche-racine
serpentant entre lac et montage.
La preuve qu’il existe!
Voici l’image
imprimée sur sa rétine,
dans son cœur
et dans votre mémoire.
Regardez-la bien!
Vous y verrez apparaître
d’autres merveilles!
La plus grande même…!
Vous… visionnaire de vous-même...de l'univers.
FRF 6 octobre 2020
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